
Gauthier Mailier, athlète du RCCM spécialisé dans l’ultra-trail (course de pleine nature de longue distance), a participé avec succès à l’édition 2025 de la 6000D, qui se tenait début août autour de La Plagne, en Savoie. Au programme : 69 km, 3 400 m de dénivelé positif, et une météo dantesque ! Retour sur sa course.
Cela faisait plusieurs mois qu’il la préparait. La 6000D, l’un des plus fameux trails de France, c’était son objectif de la saison. Avec les plans et les conseils de Guillaume Fert, entraîneur du groupe compétition du Running Club Carolo-Montcéen, Gauthier s’était mis dans les meilleures conditions possibles.
Arrivé en Savoie l’avant-veille, il effectue une ultime sortie en footing qui lui rappelle vite la difficulté de courir en altitude, où le rythme cardiaque monte plus rapidement. Les organisateurs, eux, préviennent les participants : sur le glacier qu’ils devront traverser, la météo sera compliquée… On parle de ‒ 5 degrés ressentis !
Quand notre coéquipier se réveille le matin de la course, le temps est sec, mais les prévisions défavorables se confirment. Sur les 1 800 inscrits, 300 renoncent à prendre le départ. Pour ne rien arranger, Gauthier s’élance sans ses bâtons, oubliés dans le logement. Il ne les récupérera qu’après 20 km et, déjà, 2 000 m de dénivelé positif.

Au fil de la course, la pluie et le vent s’intensifient. La veste technique ne suffit plus et les muscles du traileur carolo-montcéen sont saisis par le froid. Il éprouve vite des difficultés à s’alimenter. Pourtant, malgré les difficultés qui s’accumulent, il est plutôt bien placé, et à l’aise dans sa foulée. Assurément, les encouragements des spectateurs aident les coureurs à se transcender. Lors de l’ascension de la piste de bobsleigh, « l’ambiance est dingue ! », se souvient-il.
Cependant, le plus dur est à venir. En s’approchant du glacier, les conditions deviennent épouvantables. Mauvais signe : Gauthier ne sent plus le bout de ses doigts. Le vent souffle, on ne voit qu’à quelques mètres. Le moral en prend un coup. Ce qui compte à cet instant, ce n’est plus la performance, mais sortir de là. Au point de ravitaillement qui précède la dernière montée vers le glacier, les organisateurs annoncent que la course est déroutée et que l’accès au glacier est fermé. L’atmosphère est singulière : des coureurs, enveloppés de leur couverture de survie, semblent un peu perdus. Dans la tête de Gauthier, la déception se mêle au soulagement. Tout de suite, il se remobilise : la course n’est pas finie, l’athlète décide d’attaquer la descente sans s’arrêter au « ravito ».
Le temps s’améliore un peu, et les corps se réchauffent. Alors qu’il approche enfin de l’arrivée, Gauthier le sait : s’il a pu enchaîner montées et descentes sans douleur et à un rythme régulier, c’est notamment grâce à l’entraînement adapté dont il a pu bénéficier au RCCM, rejoint en septembre 2024, et au soutien sans faille de son épouse. Présente aux différents ravitaillements, elle aussi a subi les éléments déchaînés !
Dans les derniers kilomètres, le soleil fait son apparition, les encouragements du public sont chaleureux. Voici enfin le tapis rouge d’arrivée. Une dernière ligne droite ; c’est fait, Gauthier a terminé la 6000D. Après plus de 10 h d’effort, il est 408e au classement général, et 58e de sa catégorie (masters 1 masculins).
Gauthier et les athlètes du RCCM ont désormais les yeux tournés vers Chamonix, où leur coéquipier Hervé s’élancera le 29 août sur l’Ultra-trail du Mont-Blanc (UTMB), soit la course-reine de la discipline. Au programme, 174 km et 9 900 m de dénivelé positif !

